Née sur une place du sud de la France au début du XIXe siècle, la pétanque compte aujourd’hui plus de 6 000 clubs. Elle a réussi son implantation sur tout le territoire national et Outre-mer avec l’image d’un jeu de loisir, et à force de travail, l’image a changé, en évoluant vers une pétanque plus sportive et de haut niveau, sans couper de la pétanque populaire qui a fait tout son succès. Une pétanque populaire dont on estime le nombre de pratiquants réguliers à 15 millions, ce qui offre encore des perspectives de développement.
La pétanque se développe de manière mondiale, comme nationale. Par exemple, un succès exceptionnel est atteint en Thaïlande, où ce descendant du jeu provençal compte énormément d’adeptes. La famille royale qui l’a découvert lors d’un voyage en Suisse et sur la Côte d’Azur, en a fait quasiment un sport national, notamment au travers de l’armée, et désormais des écoles.
Obut est la marque spécialisée de pétanque numéro une, elle revendique les trois-quarts des ventes mondiales, avec comme plus sérieux concurrents, deux fabricants… thaïlandais. Le leader du secteur, avec une production annuelle de deux millions d’unités, toutes dans la Loire. La vente directe représente aujourd’hui un quart de l’activité avec trois boutiques de Paris, Vallauris (Alpes Maritimes) et Saint-Bonnet-le-Château et surtout grâce à internet. Malgré la baisse de licenciés observée ces dernières années, le développement technologique facilite l’ouverture de ce sport sur le monde, et son accessibilité. Obut fait tout pour rajeunir l’image de ce loisir qui, pour certains, représente une vraie pratique sportive. L’enjeu, aujourd’hui, est d’attirer de nouveaux publics. L’entreprise se met à concevoir des accessoires spéciaux, comme par exemple une sorte de « couteau suisse » du bouliste. Un instrument permettant de loger cote à cote un mètre, le but en buis dans sa partie centrale, de tracer le cercle de début de partie avec une pointe métal et de mesurer les courtes distances avec un compas.
Obut a également investi l’an dernier un million d’euros dans la construction d’un complexe ludique baptisé « Carré pétanque » à proximité de son siège. Cet espace couvert de 600 mètres carrés, se veut aussi professionnel avec deux salles de séminaire. Il comprend un bar, un restaurant, une boutique, ainsi que quatre pistes avec un conseiller à disposition des visiteurs. Conçus pour toucher une clientèle nouvelle et diffuser la ferveur des « pétanqueurs » plus au nord de la France, car la pratique de la pétanque compétitive comme loisir, est déjà entré dans les mœurs dans le Sud de la France. De nouveaux « carrés » devraient voir le jour à partir de l’année prochaine, dont certains en franchise.
Les nouvelles technologies et options d’utilisations de la technologie permettent également aux plus avant-gardistes de développer des innovations parfaitement adaptées à l’aire du temps. Par exemple pour la pétanque « loisir », fini les coups d’éclat et les tricheries des mauvais joueurs pour savoir qui a gagné une partie de pétanque. Il suffit désormais de sortir son téléphone portable, doté de l’application Obut m-Mesure, pour déterminer sans aucun risque de contact avec les éléments sur le terrain et en prenant une photo de la distance exacte des boules de chacun des participants par rapport au « cochonnet ». Obut travaille également sur un modèle de boules baptisé « RCC », conçu à partir d’un acier au carbone dont la structure interne a été conçue pour absorber la résonance provoquée par le rebond. Actuellement testé par des joueurs élite sous contrat avec Obut, il sera commercialisé en 2014 à un prix proche de 300 euros le jeu de trois boules.
Ce genre d’innovations seront responsables du rajeunissement de la discipline et de ses pratiquants.
Un large champ de possibilités s’offre aux pratiquants pour modifier quelques règles et pouvoir pratiquer dans des conditions différentes mais pas moins amusantes. Par exemple, une « pétanque tout-terrain » se développe depuis peu de façon internationale grâce notamment aux réseaux sociaux.
Le concept est né en Belgique en 2013. Tom Blight actuel président de la FIEP raconte cette après-midi avec ses amis : « On a commencé à jouer à la pétanque dans mon jardin mais l’herbe était haute et le jeu est venu très vite répétitif. C’est alors qu’on a décidé de poser une souche de bois devant le cochonnet. Pour marquer le point, il fallait que notre boule rebondit sur la souche. A partir de là on n’a pas arrêté d’innover pour trouver de nouveaux terrains et de nouvelles difficultés ». Impossible dès lors de stopper la bande d’amis. Ils ont d’abord testé les surfaces, jonglant de la boue au goudron en passant par les cailloux et les rochers. Ils ont ensuite joué avec les distances et le dénivelé avec des buts parfois à 30 ou 35 mètres. Et sur ces distances ils assurent arriver à jouer des parties où « toutes les boules se retrouvent dans un mètre carré ».
Malgré ces innovations, il est important et il leur tient à cœur de garder l’ADN de la pétanque originelle : « On respecte les règles de base donc nous jouons avec les pieds au sol, le lancer doit être le même. On joue avec les mêmes boules et les parties se déroulent en 13 points ». Le reste est à l’imagination des joueurs, qui peuvent s’adapter à l’endroit dans lequel ils jouent, rajouter certaines conditions de lancé ou tout autres modifications ; c’est l’avantage de la pétanque et la raison pour laquelle le côté « loisir » de la pétanque ne pourra jamais s’oublier.