Au départ le break ne ressemblait pas du tout au style acrobatique que l’on connait aujourd’hui.
La danse était surtout debout, s’inspirant d’un autre style: le Uprock, une danse qui copie les gestes que pourraient faire deux personnes en train de s’affronter (coups, esquives, parades).
Les « breakers » vont également prendre leur inspiration dans les pas de danse de James Brown et les films de Kung Fu.
On peut même trouver un début de break dans des danses encore plus anciennes, comme les claquettes.
Petit à petit des disciplines plus acrobatiques vont accompagner le développement de la danse, notamment avec la gymnastique.
La capoeira a elle aussi influencé le break mais seulement à partir de la fin des années 80, quand elle sera vue pour la première fois dans le Bronx.
Aujourd’hui, les liens sont plus faciles à faire mais à l’époque la transmission se faisait en groupes et certains mouvements se créaient par accident, sans forcément s’inspirer de quelque chose.
L’évolution du break va se faire sans code particulier à respecter, juste en dansant et en essayant de nouveaux pas.
Les premiers danseurs ont simplement innové et se sont retrouvés avec un mouvement qui ressemble énormément à ce qui se trouve déjà dans un autre art ou sport.
Cette évolution va se baser sur la capacité d’ouverture et de changement qu’offre le break.
Pour la plupart des styles, la danse évolue très peu voire pas du tout et reste codée avec des noms et des pas à faire d’une certaine manière.
En break et dans chaque élément de la culture Hip Hop, le changement est encouragé pour faire évoluer le style et ne pas rester figé dans le temps.
La Musique
Les rythmes sur lesquels les breakers dansent vont évoluer de la même manière qu’évoluera la musique Hip Hop.
La musique sera d’abord funk, soul en majorité et va se rapprocher d’un style rap, qui lui aussi est en train de naître.
C’est la combinaison du breakbeat, de la musique funk et des danseurs du Bronx qui vont créer le break.
Qui sont les premiers b-boys et b-girls ?
Le Hip Hop est né dans la rue et pour apprendre à danser le seul moyen était de faire partie d’un crew. A la base le break est une danse de rue qui n’a aucun code, il fallait apprendre par soi-même et se lancer.
Les premiers breakers se sont organisés en ‘dance crew’, des groupes de danseurs se réunissant pour apprendre la danse, et s’affronter en battle contre d’autres crews.
Dans les crews il n’y avait pas que des danseurs, tous les aspects de la culture hip-hop étaient présents.
Le développement du Break
A New York, pendant les années 70, les ghettos n’étaient pas séparés, toutes les cultures se côtoyaient, tout le monde vivait la même chose.
Il n’y avait pas de séparation des origines avec d’un côté les « blacks » et de l’autres les latinos.
C’est le mélange d’origines différentes qui va permettre au break de se développer de plusieurs manières.
Pour les premiers danseurs, l’une des seules manières de se faire connaître et vivre de leur passion, était de faire des représentations dans les boîtes de nuit et assurer le show.
Cela ne durera que quelques années.
Le Disco qui est vraiment la musique de l’époque, va prendre le relais et faire revenir les breakers dans la rue.
Pour ne pas que la danse ne meurt, l’un des crew les plus emblématique va naître en 1977, le Rock Steady Crew.
Les Années 80 : de la gloire à la rue
Les années 80 marquent le moment où le Break va vivre ses premières heures de gloire.
A partir de là tout s’enchaîne, Wild Style, le premier film qui va montrer la culture Hip Hop dans son ensemble sort et le Rock Steady Crew va avoir une scène dans le film Flashdance.
Le Hip Hop explose et tout le monde entend parler des breakers.
Les premiers crew se créent, en essayant de ressembler à ce qui se fait déjà à New York.
Des endroits pour s’entraîner et se retrouver entre breakers comme le Radio Tron à Los Angeles voient le jour.
En 1984, le break est absolument partout. Aux USA, en Europe, il n’y a pas une seule grande ville où il n’y a pas de breakers.
Pendant les “Jeux Olympiques” de 1984, la danse sera même montrée au président Ronald Reagan.
Retour à la réalité
Avec les médias qui parlent sans arrêt du break, certains problèmes apparaissent.
Les danseurs n’arrivent plus à contrôler ce qu’ils ont créé. Les grands médias ont pris le relais et contrôlent l’ampleur de cette culture underground devenue trop grosse pour ses créateurs.
Le break va rapidement être dénigré et renvoyé là où il est né, dans le ghetto.
En 1986 le Break commence donc à mourir aux yeux du grand public mais reste très actif pour les danseurs.
C’est au même moment que le Rap va grandir et dépasser le Break en termes de popularité.
Le changement que le Rap va effectuer pour passer d’un rap pour faire la fête, au Gangsta Rap va avoir des répercussions dans les quartiers et le mode de vie ‘gangsta ‘ va se normaliser et enterrer un peu plus le Break.
De 90′ à nos jours
Après les problèmes de la fin des années 80, le break va rester underground mais toujours être aussi important en termes d’influence dans les quartiers.
En plus du rap, l’esprit de compétition et l'arrivée d’une génération plus jeune va permettre au break de revenir au meilleur de sa forme.
Grâce aux battles, le break va se développer d’une manière encore jamais vue.
Des événements vont voir le jour dans le monde entier.
La première compétition internationale de break voit le jour en Allemagne avec le Battle of the Year, qui accueillera environ 800 personnes pour sa première édition en 1990.
En 1999, le B-Boy Summit, une organisation qui a pour but « d’aider le monde à guérir grâce au Hip Hop », va organiser une rencontre à Venice Beach.
Aujourd’hui, le break s’est professionnalisé, on peut trouver des compétitions à peu près partout.
Les meilleurs danseurs sont sponsorisés par des entreprises comme Red Bull, qui organise ses propres compétitions, le Red Bull BC One.
L’explosion des réseaux sociaux permet aussi à chaque danseur de montrer ce qu’il est capable de faire.
Tous les danseurs peuvent créer une communauté autour du break et de leur actualité sans avoir besoin de gagner de grosses compétitions comme à l’époque.
La plupart des studios de danse proposent des cours de ‘street dance’, 'break dance' ou danse Hip Hop’ pour répondre à la demande de plus en plus forte.
Le break sera même présent en tant que discipline olympique aux “Jeux Olympiques” de Paris 2024.