Enfermés dans des appartements exigus, condamnés à un télétravail qui n’impose plus d’habiter dans les grandes villes où se concentrent les emplois, de nombreux Français ont exprimé le vœu d’aller s’installer à la campagne. Un an après le début du confinement, ont-ils sauté le pas ? Les Français retrouvent-ils les pieds dans la boue ?
Aujourd’hui, il est nécessaire de « dé-consommer » et c’est pourquoi l’exode urbain est souhaitable pour l’avenir de notre société après la crise de Covid-19. Avec le changement climatique, les individus se sentent plus vulnérables en ville et c’est la différence fondamentale avec l’exode urbain des années 70 : on n'a pas le choix d’imaginer une autre manière de vivre, on a une responsabilité à construire une alternative. Donc il faut repenser le rapport à la ville, avec une projection plus positive de la ruralité, il faut une "rural pride". La crise de la Covid 19, ainsi que les nombreuses décisions prises au cours de cette période telles que les confinements et les périodes de couvre-feu ont fait prendre conscience à de nombreux urbains de la taille réduite de leur logement, des conditions sanitaires compliquées en ville et dans les transports. Les états d’esprits comment à changer et cette crise sanitaire fait l’effet d’une prise de conscience générale, ou du moins, importante.
Alors que le premier confinement de mars 2020 remonte à quasiment un an jour pour jour, une tendance perceptible à l'époque s'est depuis confirmée : la fuite des urbains des grandes métropoles vers les campagnes et les villes moyennes, notamment en Bretagne et en Normandie. Aujourd’hui certains individus de la classe aisée quittent parfois la ville pour un logement à la campagne ou encore pour des villes plus petites et moins denses. Dans le même temps, on constate que cette tendance touche également des individus ou des familles urbaines paupérisées qui voient dans une vie plus rurale un moyen de vivre mieux avec moins.
Même si la tendance était dernièrement à se limiter à prendre des vacances, ou une petite période pour ceux qui ont la chance d’avoir une résidence secondaire à la campagne, elle se transforme aujourd’hui en volonté d’aller vivre là-bas de manière définitive. Le profil idéal étant la petite ville calme en périphérie de la métropole. Ces villes rassemblent généralement tout le positif de la métropole, c’est-à-dire la proximité, l’ensemble complet des services essentiels… avec cependant plus d’espace, des habitations généralement plus grandes également, une proximité à la nature et au calme, une possibilité de jardin… Certains sont même prêt à griller les étapes et aller directement à la campagne, dans d’autres régions beaucoup moins urbaines, pour profiter de la baisse des coûts, de la place, et de services liés à l’environnement et en plein essors ces dernières années, comme les écoles natures pour les enfants, qui offrent une ouverture d’esprit exceptionnelle aux enfants, idéal pour inculquer les valeurs importantes aux enfants qui seront les acteurs principaux de ces prochaines années.
Cependant, il faut des ressources pour s’installer à la campagne. Car si l’accès à la propriété est abordable, il faut ajouter à cela des coûts liés aux transports, car en effet les déplacements sont plus réguliers et plus longs, le coût en essence n’est donc pas à négliger, ou à la rénovation du logement etc. Par ailleurs, les personnes qui n’ont pas mis en place des réseaux d’entraides doivent réapprendre certains savoir-faire à l’instar du bricolage et du jardinage.
L'immobilier ne connaît pas la crise, et certainement pas du côté des villes moyennes. De fait, après une année de mesures sanitaires contre le Covid-19, la tendance se confirme : les urbains sont toujours plus nombreux à quitter les grandes métropoles. Certaines régions en profitent même plus que les autres, notamment la Normandie et la Bretagne, particulièrement dynamiques. Celles-ci voient notamment arriver un flux de Franciliens qui cherchent à se mettre au vert, que ce soit sur un coup de tête ou mûrement réfléchi. La mer fait partie de l’effet d’attraction vécu par ces urbains et quête d’air pur. Pour eux, ces paysages sont associés aux vacances, ce qui peut donc expliquer ces choix.
Néanmoins, les espaces ruraux ont été confrontés à un recul, une rationalisation des services publics. Donc pour accueillir une population qui viendrait des espaces urbains, il faut que l’offre de services mais aussi l’offre commerciale suivent. Pour cela, il est nécessaire d’injecter de grands financements publics et privés. Il ne faudrait pas que l’exode urbain serve d’alibi à la fermeture sociologique des métropoles et que les espaces ruraux deviennent des enclaves où se retrouvent les individus à faibles revenus.