Le Hip-Hop est un mouvement culturel urbain.
D’un point de vue étymologique, le “Hip” signifie en argot américain la débrouillardise intelligente et le “Hop” signifie aller de l’avant. Par conséquent, le mouvement Hip-Hop est un mode de vie qui consiste à évoluer sur le plan social d’une manière pertinente et positive.
Le sens du terme Hip-Hop est lié au contexte socio-économique américain des années 1960.
Les débuts en 1960
Cet « art de rue » est né dans les années 1970 aux Etats-Unis dans la ville de New-York. C’est la conséquence du contexte économique et social fragile des communautés afro et latino-américaines.
La ségrégation raciale étant institutionnalisée, les Blancs quittent les quartiers pour suivre le travail et habiter aux alentours des usines. La politique de l’urbanisme conduit à la destruction des immeubles anciens plutôt qu’à leurs restaurations. Rapidement, la valeur immobilière chute dans ces ghettos où les conditions de vie se dégradent fortement. La communauté afro et latino-américaine reste livrée à eux-mêmes dans les quartiers, pendant que les Blancs profitent du “rêve américain”.
Ces ghettos sont de plus en plus négligés par l’Etat. L’instabilité sociale, le banditisme urbain et le trafic de drogue font partie du quotidien des quartiers de New-York dès les années 1970. Certains endroits, contrôlés par des gangs, sont difficilement accessibles pour la police, les ambulances, et deviennent peu à peu des zones de non-droit.
Effets de la ségrégation raciale
Des groupes identitaires se forment progressivement dans ces ghettos qui revendiquent l’égalité des droits, la reconnaissance d’une identité noire et luttant contre le racisme. Ce sont, soit des mouvements politiques pacifistes (Malcom X, Martin Luther King) ou révolutionnaires (Black Panthers). Toutes ces organisations seront démantelées par le F.B.I. et leurs leaders assassinés.
Le mouvement artistique
En parallèle, la revendication politique de la communauté des ghettos américains se fait à travers l’art. En effet, la musique noire américaine s’impose à travers le soul et la funk avec des artistes tels que James Brown ou Stevie Wonder. Ces artistes utilisent le support musical dans un état d’esprit positif pour exprimer leurs protestations sociétales.
La culture Hip-Hop naît de ce genre musical positif, revendicatif.
La naissance du Hip-Hop
Le DJING :
Parallèlement aux manifestations politiques dans les années soixante, certains habitants des quartiers branchent leurs postes stéréos dans la rue diffusant la musique noire américaine. La population du ghetto se retrouvait pour danser et faire la fête dans une ambiance conviviale. Au début des années soixante-dix, l’art du Djing se met en place dans ces « fêtes de quartiers » improvisées.
Le Disc-Jockey (DJ), armé de deux platines, d’une table de mixage et d’un amplificateur, passait des disques vinyles. C’est aussi à cette époque que l’on a vu naître les premiers DJ et les boucles de musique rythmique entre deux morceaux.
Cela à donné lieu à une sonorité jusqu’ici inconnue, un nouveau style musical basé sur des résonances soul, funk, reggae, disco sur un rythme linéaire.
Le Break-dance :
Une danse accès uniquement sur le rythme. Les B-boy (danseurs de break) s'expriment sur les morceaux à travers des formes de danses acrobatiques debout et au sol.
Le MCing :
Vu le succès de ces manifestations publiques, les DJ se sont rapidement entourés de maîtres de cérémonie afin de chauffer le public pendant les breaks. Cette discipline aussi appelée MCing, laissait la liberté de s’exprimer en rythme et en rime d’une manière généralement improvisée (freestyle). Il devient rapidement complémentaire du DJ.
Le mouvement Hip-Hop
Alors que les conflits entre gangs ne cessent dans les ghettos new-yorkais, des personnes se mobilisent en utilisant le Hip-Hop comme support constructif pour lutter contre la criminalité inter-quartier et proposer un outil accessible à tous afin de s’échapper de leur sort voué à l’échec.
C’est pourquoi en 1973 un ancien chef de gang, Kevin Donovan (Afrika Bambaataa), crée un mouvement sous le nom de The Organisation.
Ce groupe a notamment eu pour but de réunir différentes personnes d’une même zone de quartier s’exprimant à travers la musique, la danse ou la peinture.
Porteuse d’un slogan fort : Peace?Love?Unity, Get busy ! Moove ! Having Fun”. Cette organisation crée des manifestations gratuites à un rythme régulier dans la rue principalement ou dans des établissements publics voire privés. Au lieu de s’affronter en utilisant des armes à feu entre personnes de quartiers différents, elle organise des battles (compétitions) de danse, de Djing, de graffiti et de MCing où le public évalue les prestations des différentes teams.
On passe alors du MCing vers le rap, où des personnes écrivent des textes et les scandent sur des compositions de DJ. Des battles de rap voient le jour. La rue devient le lieu d’exposition du mouvement Hip-Hop.
Fin 1970, des grands labels constatent que le rap est le nouveau style musical. Le premier rappeur qui signe chez un vient de Harlem. C’est Kurtis Blow.
Désormais le rap est le nouveau courant musical et dépasse rapidement les frontières.
Une organisation est créée en France dans les années 1980, avec à sa tête Dee Nasty, un DJ de rap français. Le mouvement Hip-Hop débarque en France avec dans un premier temps la popularisation et la médiatisation de la danse.
Aujourd’hui, il n’est pas rare que des personnes ayant de hautes responsabilités dénoncent le mouvement Hip-Hop. D’après eux, il serait une des causes principales de la violence surgissant dans les cités ou dans les zones du territoire en difficultés. De plus, certains rappeurs français ou américains font le jeu des politiques en dénaturant l’esprit initial, positif du Hip-Hop.