C’est l’un des petits nouveaux qui fait sont entrée au programme olympique cet été à Tokyo. Bien que l’annonce de la discipline olympique à ravie grand nombre de personnes, sa présence au programme a aussi divisé une communauté libertaire et rebelle. Il y a ceux qui craignent une dénaturation de leur passion et ceux qui souhaitent proposer la meilleure transition possible pour leur sport fétiche au moule olympique.
L’origine et l’évolution du skateboard
Le skate trouve son origine aux Etats-Unis dans les années 1950. Très peu médiatisé à l’époque, le skateboard est principalement vu comme un objet qui nous permet de se déplacer, comme une activité récréative ou comme une forme artistique. Il faudra attendre quelques années avant que le skate soit considéré comme un sport à part entière.
La pratique commence à se populariser dans les années 1970 mais devient rapidement un phénomène de mode éphémère. C’est à partir des années 90 que la discipline s’ouvre au grand public avec l'arrivée de nouvelles planches devenant ainsi un phénomène culturel mondial, une identité pour les jeunes et surtout une très forte influence sur la mode vestimentaire comme la mythique paire de Vans.
Au fil des années, différents types de pratiques se popularisent, la plus connue est le “Street” qui consiste principalement à rider dans les espaces publiques urbains. De plus en plus d’espaces sont créés artificiellement tels que la rampe (le bowl) ou la descente (downhill) donnant lieu par la suite à diverses compétitions de street et de rampe/bowl.
Le skateboard commence à devenir médiatisé à partir de 1995 notamment avec la compétition des Xgame. Il y a un engouement mondial autour de cette discipline faisant du skate un véritable phénomène de mode dans le monde entier.
Les villes commencent donc peu à peu à s’équiper en Skate-park donnant lieu à des rassemblements de passionnés ou de nouveaux tricks and flips se créent.
Quelles sont les épreuves de skateboard aux jeux olympique ?
Il y aura deux disciplines pour les JO : la rampe et le street.
- Pour la compétition de Street, l’épreuve se divise en deux parties, la première deux runs de 45 secondes dans un décor semblable à ce que l’on peut retrouver dans les lieux publics, c’est-à-dire une rue avec des escaliers, bancs, rails et rampes. C’est le terrain de jeu idéal qui rappelle les origines du skate, et chaque rider a le choix de choisir le parcours qu’il souhaite pour faire un maximum de figures dans le temps imparti. Ils sont scrutés de près par 5 juges qui notent sur 10 chaque run, la meilleure note et la pire note sont retirées à chaque tentative pour faire la moyenne entre les 3 notes restantes le score final de chaque passage. La deuxième partie de l’épreuve consiste aux riders à effectuer 5 runs ou ils doivent entrer une seule figure à la foi. Le système de notation est le même que pour la première partie de la compétition. A la fin on a au total 7 notes, ou l’on vient ne garder que les 4 meilleurs pour calculer le score total (8+7+9+8.8 = 32.9 Points). Celui qui totalisera le score le plus élevé des 8 skateurs qualifiés pour la finale sera sacré champion olympique de street.
- Pour la compétition de Rampe (ou park), le participant de lance dans le Bowl (à l’origine c’est une piscine vidée avec les parois arrondies ou l’on vient rajouter des rampes, plateformes et plan inclinés et pyramide) pour 45 secondes de run intense ou il doit allier vitesse, figures aériennes et maîtrise des courbes pour gagner un maximum de points. Chaque rider à 3 runs et seul le meilleur compte pour le classement final. Cette fois les skateurs sont notés sur 100 et comme pour le street, la meilleur et la pire note ne sont pas comptabilisées pour donner le score final de chaque passage
Au total, 40 hommes et 40 femmes s'affrontent, avec 20 riders maximum par compétition. Chaque pays a le droit à maximum 3 athlètes par épreuve donc 12 pour toute la compétition (3 femmes et 3 hommes en Bowl, et pareil en Street).
Une liberté en danger ?
Certains skateurs professionnels sont réticents à l’idée de voir leur sport arriver aux JO. C’est le cas de Samuel Partaix qui l’a vue au départ comme une déliquescence de la culture skate, absorbée par le paquebot JO, il cite « Je ne vois pas le skate comme cela ! Je n’ai pas envie de me mettre dans un moule fédéral avec des horaires d'entraînements, des performances et des objectifs à atteindre ».
Le Skate qui puise son origine de la rue et qui se veut comme un sport libre, dictée par aucune règle ou seule la performance, le style et l’originalité de chacun est mise en avant à peur d’une « officialisation des normes et des règles » perdant ainsi le charme de sa liberté.